Homélie Pèlerinage paroissial à Lisieux Vendredi 11 novembre 2022

Basilique Sainte-Thérèse
Matthieu 11, 25-30

En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »


Chers Frères et Sœurs,

L’Évangile aujourd’hui nous rend témoins de Jésus priant son Père. Aussitôt après, Jésus prie ses disciples, et enfin il nous prie nous-mêmes. Oui, Jésus nous adresse une prière, à nous, ses disciples d’aujourd’hui.
Quand nous prions le Seigneur, ardente est notre attente d’être exaucé. C’est humain, c’est compréhensible. Mais si c’est Jésus qui nous adresse sa prière, quel soin ne devrions-nous pas apporter à exaucer ce que Jésus nous demande, et pour lui répondre ?
Quelle est cette prière que Jésus nous adresse ? Ecoutons-le : Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau. Venez à moi ! Nous réjouissons-nous assez de cette invitation que nous transmet Jésus : Venez à moi ! Le Seigneur lui-même nous prie de venir à Lui. A qui le Seigneur adresse-t-il cette pressante demande ? Il le dit : Venez à moi,vous tous. Tous. Quiconque, toi, moi. Tous, mais seulement si nous peinons sous le poids du fardeau. Celui qui ignore toute peine, la sienne comme celle des autres, celui-là n’a guère besoin de Jésus et Jésus n’est pas venu pour lui. Si tout va bien pour moi, si je me fais une excellente opinion de moi-même, si je m’honore de ma bonne conduite et de mes bonnes actions, ai-je encore besoin du Seigneur ?
Et si j’éprouve le poids du fardeau, seulement alors je peux le confier au joug porté par Jésus. Quel est ce fardeau ? Les déceptions, les blessures du passé ; les épreuves à porter et les torts à supporter dans le présent ; les incertitudes et les préoccupations quant à l’avenir. Mais aussi, et nous le voyons moins, le poids de nos bonnes actions et de nos mérites apparents, ce dont nous aimons tant éblouir les autres et le Seigneur, comme le pharisien de la parabole, très satisfait de lui-même. Jésus est venu, non pour ce pharisien, mais bien pour le publicain, retiré au fond du Temple qui ployait sous le fardeau de ses péchés, Jésus lui a donné le repos.
C’est à ces petits et à ces pécheurs qui se savent tels, à ceux que la vie a fatigués et opprimés que Jésus adresse sa prière : Venez à moi ! Si les choses vont mal pour nous, ne restons pas prostrés, ne nous refermons pas sur nous-mêmes, comme la tentation en est grande. Mais, il ne suffit pas non plus de sortir de nous-mêmes ; encore faut-il savoir où aller. Quand ça ne va pas, on nous dit : partez en vacances, allez vous changer les idées.
Jésus, lui, nous dit où aller : Venez à moi. Avec moi, vous trouverez le vrai repos ; avec vous, je porterai le fardeau, le joug qui vous deviendra léger et facile à porter.

Frères et Sœurs, profitons certes de ce temps de pèlerinage pour suivre la petite voie de sainte Thérèse, elle y a avancé non sans fardeau, mais toujours avec pour bagage, l’amour et la joie reçue et offerte.
Comme Thérèse, si nous cherchons le vrai repos, allons à Jésus : déchargeons sur lui nos fardeaux. Parlons-lui comme à un ami à qui l’on peut tout confier et qui peut tout porter, bien mieux qu’un expert en psychologie. Confions lui nos zones obscures. Il ne résoudra pas tous nos problèmes : il les portera avec nous, et les problèmes deviendront faciles à porter. Ils se feront légers.

Frères et Sœurs, comme Thérèse, exauçons la prière que Jésus nous adresse : allons à lui, donnons-lui notre temps, rencontrons-le chaque jour dans une prière confiante et personnelle. Sans nous lasser, écoutons sa Parole, redécouvrons son pardon, rassasions-nous de son Pain de vie : nous nous sentirons aimés, et nous serons consolés par Lui.

Jésus lui-même nous le demande, presque en insistant. Il le dit encore à la fin de l’Évangile aujourd’hui : Vous trouverez le repos pour votre âme. Alors pendant ce pèlerinage, avec Thérèse et comme elle, allons à Jésus. Nous cherchons le repos de ce qui fatigue notre corps ; n’oublions pas de trouver le vrai repos, repos dans le Seigneur.

Amen

Père Marc D.