Edito 10ème dim TO

FAIRE LA FÊTE

« Faire la fête » : une expression un peu péjorative, qui évoque une évasion du réel, une excitation artificielle, parfois de mauvais goût.

Mais si on prend le mot « fête » au vrai sens du terme, il est essentiel de faire des fêtes.

La fête nous oblige à sortir du quotidien pour mettre en valeur, l’essentiel, ce qui fait le « Beau » de la Vie. Quelqu’un disait : « C’est la terre qui retrouve son axe ».

On pourrait aussi dire que c’est une façon de faire chanter la Vie : la vie est souvent morose, austère. Quand on la chante, elle prend une autre dimension, on la regarde autrement.

Nous sommes à une période où on « fait des fêtes » : fête paroissiale, fêtes de famille, fête des mères la semaine dernière, fête de la musique… Nous attendons l’Euro.

Et en octobre nous fêterons les 50 ans du diocèse.

Beaucoup diraient que ce n’est pas le moment de faire la fête en cette période difficile pour notre pays. Et pourtant, personne ne tient à supprimer les fêtes.

La fête est exigeante : elle nous demande d’entrer dans une autre dimension de la vie : il faut accepter alors de se laisser prendre, de se laisser mener. « J’ai joué de la flûte, disait Jésus, et personne avec moi, n’a voulu danser ».

Pour les croyants les fêtes religieuses nous incitent à mettre l’accent sur l’essentiel d’une vie : les baptêmes, les mariages, les communions…. Un chrétien sans fête, c’est une terre où le soleil ne brille pas.

Oui faisons  des fêtes. Pour paraphraser le curé d’Ars qui parlait des fermetures d’églises, on pourrait dire : « Supprimez les fêtes, on adorera les bêtes ».

 Père Jérôme GAVOIS