Edito 11ème dimanche TO

Amour <-> Pardon

« Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. » Lc 7, 47

Cette histoire, relatée par l’évangéliste Saint Luc, nous décrit les conséquences d’une conversion. Une femme choisie de revenir à Dieu avec un cœur contrit. La Parole ne nous dit pas ce qui a mis cette femme en route et pourquoi elle pose ce geste. En revanche nous comprenons que quelque chose l’a mis en mouvement vers Jésus. Auprès de ce dernier, elle lui manifeste son amour de manière concrète en lui baisant les pieds. Cette femme aime Jésus. Elle a surement dû goûter l’amour de Dieu qu’elle manifeste concrètement en posant ce geste.

Cet amour l’a mis en route !

Cet amour lui fait poser un acte « fou » !

Cet amour devient miséricorde de Dieu !

L’amour est la cause du pardon : ses péchés sont pardonnés à cause de son grand amour

L’amour est la conséquence du pardon : plus on est pardonné, plus on est porté à aimer

Est-ce possible d’actualiser cette Parole dans ma vie ?

Vous connaissez la réponse… oui évidemment ! Le Seigneur m’invite à me laisser aimer par lui. Pour cela il se propose de s’inviter dans nos vies. Dans notre passage d’Évangile Simon a accepté cette proposition de Jésus en l’accueillant chez lui, dans sa vie. La femme l’a sûrement déjà fait ! Quand nous accueillons Jésus, n’ayons pas peur de lui présenter aussi nos pauvretés et notre péché. En effet, Jésus vient nous convertir dans l’intégralité de notre être !

Dimanche, des enfants reçoivent pour la première fois le Christ fait chair. Chaque communion est un accueil de Jésus dans ma vie personnelle. Est-ce que j’accepte de l’accueillir à 100% pour goûter son amour et ainsi laisser développer sa Grâce à 400% !

Cette relation d’amour vécu dans l’eucharistie nous est décrite dans le témoignage de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (8 mai 1884) :

« Ah ! Qu’il fut doux le premier baiser de Jésus à mon âme ! Ce fut un baiser d’amour, je me sentais aimée, et je disais aussi : « Je vous aime, je me donne à Vous pour toujours ». Il n’y eut pas de demandes, pas de luttes, de sacrifices. Depuis longtemps, Jésus et la pauvre petite Thérèse s’étaient regardés et s’étaient compris. Ce jour-là, ce n’était plus un regard, mais une fusion, ils n’étaient plus deux, Thérèse avait disparu, comme la goutte d’eau qui se perd au sein de l’océan. Jésus restait seul, Il était le maître, le Roi (…). Le Ciel n’était-il pas dans mon âme ? » (Manuscrit A, 35e r)

Laissons l’amour de Dieu nous transformer pour vivre du pardon de Dieu qui nous conduit naturellement à aimer toujours plus notre prochain !

 Père Emmanuel BOYON