Edito du 29 janvier 2023 – C’est quoi le bonheur ?

Pour nous, chrétiens, nous pouvons nous demander où chercher ce bonheur ?
Est-ce dans notre réussite professionnelle, familiale et sociale ?
Tout cela n’est-il pas moins important que l’approche du mystère de Dieu ?
Car cette quête de bonheur est d’origine divine : Dieu l’a mis dans le cœur de l’homme afin de l’attirer à Lui qui seul peut le combler.
Et saint Augustin dans les confessions nous indique que c’est en cherchant Dieu que nous pouvons trouver ce bonheur « Puisqu’en te cherchant, mon Dieu, je cherche la vie heureuse, fais que je te cherche pour que vive mon âme, car mon corps vit de mon âme et mon âme vit de toi » (S. Augustin, conf. 10, 29).
Matthieu dans son « Discours sur la Montagne » rassemble des paroles de Jésus et présente une sorte de charte de « l’existence chrétienne ». Jésus proclame devant ses disciples et devant la foule qui l’écoute, que le bonheur se reçoit dans l’épreuve, dans une situation de manque et d’humilité. Mais une lecture trop rapide des Béatitudes conduirait à penser que pour être chrétien, il faudrait forcément être pauvre, pleurer, être persécuté ou insulté pour être heureux. Est-ce que cela veut dire que la souffrance est l’idéal du chrétien ?
En fait Jésus nous révèle ici le chemin du vrai bonheur, et il se révèle lui-même comme le chemin du vrai bonheur. Sans le Christ et sans sa présence salvifique, les Béatitudes seraient incompréhensibles : qui pourrait aller trouver quelqu’un qui souffre en lui déclarant qu’il est heureux, sinon en lui révélant que le Christ a souffert avec lui, a souffert pour lui ? On ne souffre pas moins, mais on est heureux d’être rejoint dans l’épreuve par celui qui nous aime.
Mais « chercher la justice » ou « avoir faim et soif de la justice » signifient aussi de répondre à l’idéal de « perfection » proposé par Jésus, c’est donc le programme de la vie morale et spirituelle, de tout Chrétien ! Les béatitudes nous rappellent que le mobile de notre action ne peut être que le service des autres et d’abord des pauvres pour qu’ils ne le soient plus et jamais l’argent et le pouvoir.
Elles permettent aussi au chrétien de donner un sens plus profond à son travail humain : tout être qui œuvre pour que d’autres, autour de lui vivent comme des hommes debout et heureux, tous ceux-là ont le droit de penser qu’ils réalisent modestement mais efficacement le Royaume de Dieu.
Dans les moments de doute, de découragement, sachons nous mettre aux pieds du Seigneur, à la manière des disciples au mont des Béatitudes ; laissons le Christ nous révéler par sa parole et son exemple le chemin du vrai bonheur, le chemin des Béatitudes.

Olivier PAULOT