Dieu nous communique sa Vie

Il n’est pas étonnant que la vigne soit, le support d’un symbolisme spirituel. Depuis l’aube des temps bibliques jusqu’à nos jours, cet arbrisseau est un bien précieux pour les agriculteurs de presque tous les continents ; grâce au soleil généreux et au terroir, il y donne des vins particulièrement savoureux et capiteux. Aussi, l’image de la vigne est traditionnelle dans la Bible, pour traduire l’amour de Dieu pour l’humanité. Bien avant que Jésus vienne habiter notre terre, le prophète Isaïe avait décrit les relations entre Le Père Vigneron et Sa « Vigne chérie » :

« Que n’ai-je pas fait pour ma vigne ?… » (Is 5, 4).

C’est cette image de la vigne que Jésus reprend dans l’évangile de ce dimanche pour nous décrire la vie qui circule à la manière d’une sève entre Le Père et Lui, comme entre Lui et ses disciples :

« Je suis la vraie vigne, mon Père est le Vigneron »… « Je suis la Vigne et vous, les sarments ». 

Devant une telle image, l’imagination part un peu dans tous les sens ! Surtout si, par hasard ou pour toutes sortes de raisons, nous n’apprécions pas trop cette image de la vigne, comme certains n’apprécient pas d’autres images utilisées par Jésus… berger et brebis, par exemple, ne plaisent pas à tout le monde ! Il me semble néanmoins, qu’en retenant cette image de la Vigne, et d’autres, semblables, l’évangile essaie de nous dire quelque chose de simple sur l’importance du Christ dans notre vie.

Le Christ ressuscité est la vraie Vigne

Oui ! Chers frères et sœurs, Le Christ ressuscité est la vraie Vigne. Il est le Cep, le Tronc auquel il veut rattacher tout ceux et celles qu’Il fait vivre par sa résurrection. Celles et ceux qui, par la Foi et le Baptême demeurent greffés sur Lui,  sont déjà associés à sa vendange en répondant comme Lui,  à l’Amour du Père Vigneron.

Le sarment, fixé sur la Vigne, est sans cesse nettoyé, purifié, modifié par le Père

La comparaison dans l’évangile de ce dimanche est très réaliste, car que fait le Vigneron sinon, soigner sa Vigne ? En hiver, il taille tout le bois mort et le met au feu… et il émonde une partie du bon bois pour concentrer la sève et faire produire des grappes plus nombreuses. Cette opération est douloureuse pour la vigne, racontent souvent les vignerons ; en voyant la sève s’écouler par la blessure des rameaux, ils disent que la vigne pleure quand on la taille ! Et ce qui est évident en botanique, en biologie et en viticulture, l’est tout autant, symboliquement, dans la vie du baptisé ; ces quelques gouttes de sève qui s’écoulent avant que la cicatrice du bois ne se referme, font que le cep donne « davantage » de fruit ! Image saisissante du travail de Dieu sur la personne du baptisé : il émonde, nettoie, purifie ! Le sarment, fixé sur la Vigne, est sans cesse nettoyé, purifié, modifié par le Père qui ne le laisse pas dans son état originel, mais toujours le transforme.

Cela peut parfois, faire souffrir ; mais c’est pour que la récolte soit plus belle. Cette transformation incessante est orientée vers la fécondité qui doit croître sans relâche. Elle doit croître sous l’effet simultané de la purification opérée par le Seigneur et la prière formulée par le baptisé afin que les fruits soient plus abondantes encore.

Nous arrivons ainsi à ce paradoxe que : le baptisé ne peut progresser sans demeurer et  ne peut demeurer sans progresser. A la fois permanence et dynamisme, stabilité et changement sont les deux axes principaux de la parabole que Jésus nous propose.

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire »… «  Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche »… « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. »

Message peut-être difficile à entendre et à accepter ! Mais à ceux et celles qui veulent être pour Lui des disciples,

le Christ communique Sa Vie de ressuscité.

Père Serge Odjoussou